SURCOUF Robert Charles

Né dans une famille d’armateurs et de corsaires originaires de la Manche (50), Robert SURCOUF commença à naviguer au commerce en 1786 et effectua un voyage à Cadix. Parti en mars 1789 pour l’île de France sur l’Apollon, il servit d’abord sur des bâtiments qui faisaient la traite négrière au Mozambique et à Madagascar, sur l’Aurore et sur le Saint-Antoine en 1790, sur le Courrier d’Afrique et sur le Revanche en 1791.
Revenu en France en 1792 sur le Bienvenue, il repartit en août pour l’océan indien comme lieutenant sur le Navigateur et fit avec ce bâtiment deux voyages de traite à Madagascar.
Reçu capitaine au long cours à l’île de France le 3 juin 1794, il servit probablement sur la Nation comme enseigne non entretenu et participa peut-être au combat du 21 octobre 1794 contre 2 frégates anglaises.
Embarqué comme lieutenant sur le corsaire Hirondelle, il commanda la Créole et, en août 1795, l’Emilie, armée en course.
Au cours d’une brillante campagne dans le golfe du Bengale, il fit 6 prises dont celle du Triton, un gros indiaman de 26 canons, mais se heurta à des difficultés administratives car, parti sans lettres de marque, il dut venir en France plaider sa cause auprès du ministre de la Marine. En août 1798, il quitta Nantes au commandement de la Clarisse, fit 4 prises dans l’Atlantique Sud, puis alla croiser vers Sumatra où il effectua 4 nouvelles captures en février mars 1799.
Lors d’une autre croisière en août dans les mêmes parages et sur les brasses du Bengale, SURCOUF s’empara de 7 nouveaux bâtiments ennemis. Commandant la Confiance en mai 1800, il repartir aussitôt vers ses terrains de chasse favoris et prit le 19 septembre le Pigot, un gros trois-mâts de 800 tonneaux.
Le 7 octobre, il captura le Kent, un indiaman de 1200 tonneaux et 38 canons dont le capitaine fut tué pendant le combat ; cette prise reste l’exploit le plus célèbre de SURCOUF. Au cours de cette croisière, il fit 8 prises auxquelles s’ajouta une dernière, capturée dans l’Atlantique lors du retour en France le 6 mars 1801.
Nommé Chevalier de la Légion d’honneur le 25 juin 1804, SURCOUF repartit en 1807 pour l’océan indien en tant que commandant du Revenant. Entre septembre et décembre, il fit une prise dans l’Atlantique et 15 dans l’océan indien, puis rentra en France.
Ce fut sa dernière campagne. Outre ses activités de capitaine de corsaire, SURCOUF fut également armateur en course. Entre 1804 et 1813, il arma ainsi 15 bâtiments qui opérèrent dans l’océan indien, comme la Caroline en 1804 commandée par son frère Nicolas qui fit 6 prises, le Revenant en 1807 aux ordres de son cousin Joseph POTIER qui fit également 6 prises, et dans l’Atlantique et en Manche où les opérations furent sensiblement moins fructueuses.
Colonel de la garde nationale de Saint-Malo, chef de Légion pendant les Cents Jours, SURCOUF se consacra après 1815 à des armements au commerce vers la côte d’Afrique, l’océan indien, l’Amérique, les Antilles et Terre-Neuve.
Tout au long de sa carrière maritime, il avait fait preuve d’une audace et d’une habileté manœuvrière peu communes ainsi que d’une chance exceptionnelle.
D’un naturel très indépendant, il refusa toujours d’entrer dans la marine de l’Etat, malgré les nombreuses offres qui lui furent faites.